"Takenn Dour"
L'eau est à la source du premier album d'Arneo. Des sons enregistrés au fond de lacs, de rivières, empruntés à la pluie, aux vagues, à la vapeur, ont, une fois samplés, offert au trio les rythmes et les couleurs de dix morceaux profondément originaux. À la fois complexes et limpides, ils apportent au courant électro-pop-world une grâce dansante singulière. Elle tient à la voix de Marielle Hervé, qui s'exprime en breton et en anglais, à la harpe celtique électrique de Gwenael Kerleo, mélodique et envoûtante, et aux claviers et machines de Yann Cortella. « Takenn Dour » (« goutte d'eau » en breton), qui a donné son titre à l'album, est un hymne dansant à la pluie, au refrain accrocheur. Les climats sont changeants : méditatifs (« Fresh »), agités (« Stormy Interlude »), sensuels (« O »). Des touches légères (le final kan ha diskan de « Savit », le clin d'oeil à la suite sudarmoricaine de « Diwall ») ancrent l'opus en Bretagne. Mais sa portée est universelle, à l'image du polyglotte « Un douar » où l'on traverse les continents. Un final cinématographique pour un album délicieusement (aqua)planant.
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